Critique littéraire, billets d'humeur, entretiens avec des auteurs...
Cela n’aura échappé à personne : le printemps a été un petit peu perturbé, y compris en matière de publications, littéraires ou pas. Depuis janvier, cependant, assez de livres assez remarquables ont paru pour bercer vos siestes estivales. En voici quelques-uns, j’aurais pu en ajouter d’autres. Mais il fallait bien faire un choix, et il est loisible à chacun de parcourir les dernières pages de ce blog pour y trouver peut-être quelques idées supplémentaires.
Bel été à tous. Et rendez-vous vers le 20 août, quand paraîtront les premiers titres de la rentrée dite de septembre.
Des histoires de pères
Papa, Régis Jauffret (Seuil)
« Réparer le père » : telle est la tâche, impossible, bien sûr, à laquelle s’attelle ici l’auteur de Fragments de la vie des gens. Sans précautions ni concessions, selon sa manière habituelle.
Feu le royaume, Gilles Sebhan (Rouergue noir)
Dans le troisième roman de sa série policière Le Royaume des insensés, Gilles Sebhan continue, sur le mode du conte horrifique, d’explorer les thèmes de la transmission et de l’ascendance.
Des histoires de fils et de filles
Azur noir, Alain Blottière (Gallimard)
Le jeune Léo habite l’immeuble où Rimbaud a jadis rejoint Verlaine. Possession ? Réincarnation ? Il se met à écrire et a d’étranges visions. Alain Blottière suit en funambule inspiré la piste étroite entre roman et poésie.
Une poignée de vies, Marlen Haushofer, traduit de l’allemand par Jacqueline Chambon (Chambon)
L’écrivaine autrichienne conte l’enfance, l’adolescence et la jeunesse de Betty, entre prison du corps et éblouissantes ouvertures au monde.
Summer Mélodie, David Nicholls, traduit de l’anglais par Valérie Bourgeois (Belfond)
Charlie, qui porte ses seize ans comme une croix, découvre, en un seul été lumineux, Shakespeare, le théâtre et l’amour. Élégante et roublarde variation sur des thèmes connus mais inusables.
Des histoires d’artistes
Harpo, Fabio Viscogliosi (Actes Sud)
La plus silencieux des frères Marx s’égare sur les routes de France et perd la mémoire. Cet épisode imaginaire nous emmène d’un pas léger vers des questions graves…
Être moi toujours plus fort, Stéphane Lambert (Arléa)
Dans ce livre illustré, Stéphane Lambert, entre récit et poèmes en prose, suit le peintre Léon Spilliaert dans l’espace essentiel sur lequel ouvrent ses noirs tableaux.
Des histoires de choses
Ne quittez pas !, Marie Sizun (Arléa)
Brèves histoires de téléphone, qui sont autant de poèmes à la solitude et à la ville. On y entend la musique unique de Marie Sizun.
Le Bosquet, Esther Kinsky, traduit de l’allemand par Olivier Le Lay (Grasset)
Sous le regard de la grande écrivaine allemande, les paysages de l’Italie du Nord deviennent d’étranges manuscrits, où tout est signe et parle de la mort…
Mélancolie du pot de yaourt, Philippe Garnier (Premier Parallèle)
Ce petit livre grave et désopilant dévoile, sous les multiples emballages qui nous entourent, d’inquiétantes et réjouissantes profondeurs.
Des histoires (déjà) anciennes
La Rue, Ann Petry, traduit de l’anglais par Martine Monod, Nicole et Philippe Soupault (Belfond) [première édition en 1948]
L’écrivaine afro-américaine donnait, dans ce roman rageur, une peinture hallucinée de Harlem et de ceux qui étaient contraints d’y vivre.
L'Italienne qui ne voulait pas fêter Noël, Jérémie Lefebvre (Buchet-Chastel) [paru en 2019]
Quand l’auteur de Danse avec Jésus s’attaque au roman de gare, c’est pour en faire un de ces pièges retors et drôles dont il est coutumier…