Critique littéraire, billets d'humeur, entretiens avec des auteurs...
C’est de tradition en juillet : avant d’adopter un rythme plus en rapport avec les températures, ce blog vous suggère quelques idées de lectures glanées dans les six derniers mois.
Je les reparcours, ces mois, qui furent en fin de compte assez riches en découvertes. Et, décidément, s’il fallait n’en garder que six ou sept, ce seraient celles-ci, qui n’ont pas fait autant de bruit dans le monde qu’elles auraient dû. Raison de plus pour vous inviter à les partager, à l’heure des longues siestes ou dans l’ombre du vieux sapin.
Plus tard, je vous parlerai de Paul-Jean Toulet.
En attendant septembre, où il sera question de Lola Lafon, d’Hélène Gestern, d’Alma Brami, de Fabrice Humbert et de plusieurs premiers romans…
Volia Volnaïa, Victor Remizov, traduit du russe par Luba Jurgenson (Belfond)
Le roman russe confirme son exceptionnelle vitalité avec cette histoire d’hommes et de sauvagerie, tableau affligé d’une société minée par la violence et la corruption autant qu’hymne à la nature sibérienne la plus extrême.
(Voir aussi l'entretien que Victor Remizov a bien voulu accorder à ce blog).
Quatre saisons à l'Hôtel de l'Univers, Philippe Videlier (Gallimard)
Ce n’est pas un roman historique mais un siècle d’Histoire parcouru avec les moyens du roman. À savoir, tout d’abord, le style. Celui de Philippe Videlier transforme les tragédies et les épopées du Moyen-Orient contemporain en un superbe et jubilatoire kaléidoscope.
Les Petites Personnes, Anna Maria Ortese, traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli (Actes Sud)
Dans ces trente-six textes courts, la grande écrivaine italienne parlait du sort des animaux, du traitement que l’homme leur réserve, du lien qui les unit à lui. Et faisait surgir, dans des pages d’une poésie et d’une profondeur bouleversantes, un rapport à l’être et au monde qui échappe à la loi de l’utilité.
L'Enragé, Dominique Rolin (Espace Nord)
Breughel, sur son lit de mort, voit défiler sa vie. À partir de ce dispositif simple et qui aurait pu prêter au pire, l’écrivaine belge réussissait, dans ce livre paru en 1978 et réédité aujourd’hui, une magnifique méditation sur le regard du peintre et le revers des choses.
Gens de Bergen, Tomas Espedal, traduit du norvégien par Terje Sinding (Actes Sud)
Tomas Espedal parle de sa vie, de sa ville, de ses amours, de ses voyages… Et mène sans en avoir l’air, en tout un jeu d’échos subtils, une réflexion sur le vide, la présence, l’écriture.
Une nuit en Tunisie, Fabrice Gabriel (Seuil)
L’auteur évoque, sur un air de jazz, une année de coopération dans le Sud tunisien au moment de la guerre du Golfe. Il brasse les souvenirs, les époques, les œuvres… jusqu’à rendre quasi palpable un peu de cette matière paradoxale : le temps.
La Conscience, Hubert Lucot (P.O.L)
Le dernier livre, paru en décembre 2016, de l’écrivain. Livre qui clôt une œuvre exigeante et légère, où la vie de tous les jours devient, par la grâce de la phrase, une expérience sans cesse renouvelée.