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Par Pierre Ahnne le 17 Décembre 2022 à 08:33
Voici venu le temps des cadeaux. Comme chaque année, je vous soumets quelques idées, en puisant parmi les livres dont il a été question sur ce blog depuis la rentrée de septembre.
Merci à tous mes lecteurs fidèles, à qui je souhaite des fêtes lumineuses et des lectures éclairantes.
En janvier, je vous parlerai des romans de Véronique Sales, d’Éric Faye, de Laurence Cossé, de Lionel Shriver… de bien d’autres.
Éternelle adolescence
Hors classe, un traité d'immaturité, Gilles Sebhan (Plein Jour)
L’auteur du Royaume des insensés évoque son autre vie, en tant que professeur de lycée. Et mène une réflexion subtile et tourbillonnante sur l’écriture comme art du masque.
L'Effet Titanic, Lili Nyssen (Les Avrils)
Le premier roman d’une très jeune écrivaine, qui réussit à dire avec des mots nouveaux la vieille mais toujours belle histoire du premier amour.
Crossroads, Jonathan Franzen, traduit de l’anglais par Olivier Deparis (L’Olivier)
Un groupe de jeunes animé par deux pasteurs très différents, dans l’Amérique de 1971 : tel est le centre et le prétexte de ce magnifique roman, où tout le monde se cherche et cherche Dieu.
Histoires de la grande histoire
Le Tumulte, Sélim Nassib (L’Olivier)
L’ancien reporter dans Beyrouth-Ouest assiégée montre le drame libanais à travers le regard d’un individu, et lui donne ainsi une dimension universelle. Superbe.
Ordre de survivre, Julian Semenov, traduit du russe et annoté par Monique Slodzian (Éditions du Canoë)
L’écrivain russe mort en 1993 connut un immense succès avec ses romans d’espionnage parus à l’époque soviétique. Celui-ci dépeint, avec une précision hallucinée, les contorsions ultimes de l’appareil d’État nazi au moment de son effondrement.
Nouvelles
L'Été jaune, Mahir Ünsal Eris, traduit du turc par Noémi Cingöz (La Reine Blanche)
Ils tournent dans la ville et viennent tous se croiser le jour du tremblement de terre… Entre recueil et roman, une construction virtuose pour dire des vies bloquées.
Un fils comme un autre, Eduardo Halfon, traduit de l’espagnol par David Fauquemberg (La Table ronde-Quai Voltaire)
D’un récit à l’autre, l’écrivain guatémaltèque se raconte et raconte un pays à l’histoire tragique. Vertigineux.
Et toujours…
Quatuor d'automne, Barbara Pym, traduit de l’anglais par Martine Béquié et Anne-Marie Augustyniak (Belfond [vintage])
La romancière britannique faisait en 1977 son grand retour avec ce roman, où elle mêle, à sa manière inimitable, humour, pessimisme profond et folie douce.
Et encore…
En attendant Théo / Ich wàrt uf de Theo, Pierre Kretz, photographies de Jean-Louis Hess (Le Verger)
Pierre Kretz, qu’on ne présente plus sur ce blog, continue son exploration littéraire des méandres de l’âme alsacienne en proie à l’Histoire. Il le fait cet automne avec ce qu’il appelle lui-même « un ovni littéraire », lequel reprend pourtant en partie le modèle de Je suis une méchante femme (Éditions du Tourneciel, 2016, voir ici) : texte bilingue sur deux colonnes (français/alsacien), illustrations (dues ici à Jean-Louis Hess, enseignant à l’Université de Strasbourg et photographe).
Toujours comme celui du livre de 2016, et comme le titre, en forme de clin d’œil, l’annonce ici, le texte est un monologue auquel ne manque plus que la mise en scène. Sepp (= Joseph, en alsacien), guette, à la sortie du « Super U », l’arrivée de son petit-neveu Théo, qui doit l’aider à rapporter chez lui ses courses. Mais « celui-là, il n’est jamais à l’heure ». En attendant celui qui (je ne déflore rien) n’arrivera pas, le vieil homme ressasse ses souvenirs. Ce ne sont plus, comme dans Vies dérobées (Le Verger, 2019, voir ici) ceux de la Seconde Guerre mondiale, mais ceux d’une autre guerre, encore plus difficile à mettre en mots : les belles images en noir et blanc de Jean-Louis Hess, paysages, rues et visages d’Algérie, soulignent, par leur contraste avec des propos ancrés dans la vie villageoise alsacienne, l’absurdité du drame qui a en partie dérobé l’existence de ce héros-ci.
Il y a, comme toujours chez Kretz, un secret inavoué qui sera enfin dit. Il y a, surtout, une voix, et un ton décidément inimitable : humour, fausse naïveté, émotion retenue. La poésie de l’alsacien, d’autant plus séduisante pour le non-pratiquant que je suis moi-même, achève de faire de ce mince volume un élégant et émouvant cadeau possible.
Et enfin…
Mon dernier roman, Faust à la plage, est paru en octobre aux éditions Vendémiaire. L’histoire d’une
rencontre avec le diable peut aussi faire un bon présent le soir de Noël...
Pour en savoir plus, voir par exemple ici.
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Par Pierre Ahnne le 2 Juillet 2022 à 09:01
Comme tous les ans à pareille époque et avant la pause d’usage, quelques suggestions, inspirées par les ouvrages dont la lecture, depuis le mois de janvier, m’a particulièrement séduit…
Rééditions et redécouvertes
Le Festin, Margaret Kennedy, traduit de l’anglais par Denise Van Moppès (Quai Voltaire)
L’après-guerre au Pays de Galles, une pension de famille au pied d’une falaise… Tout le charme et la subtilité du roman britannique. Estival s’il en est.
Guerre, Louis-Ferdiand Céline (Gallimard)
Quoi qu’on en pense, il faut le lire.
Dans l’ombre de l’Histoire
Une sortie honorable, Éric Vuillard (Actes Sud)
Éric Vuillard saisit les acteurs français de la guerre d’Indochine au moment où leur conscience les empoigne. Sombre et grinçant.
La Stupeur, Aharon Appelfeld, traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti (L’Olivier)
Jamais nommée, la Shoah est au cœur de ce grand roman métaphysique dû à l’auteur israélien récemment disparu.
Pères, mères, fils, filles
Tigre obscur, Gilles Sebhan (Rouergue noir)
La série policière de Gilles Sebhen se clôt en beauté sur ce cinquième volume, qui tourne autour d’un centre obscur et magnifie l’image de l’enfant rédempteur.
Mourir en été, Zsuzsa Bánk, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni (Rivages)
La mort d’un père, avant, pendant, après, et tout ce qui va avec, dans le moindre détail. Un grand livre.
Vivre à ta lumière, Abdellah Taïa (Seuil)
L’écrivain franco-marocain fait de sa mère un portrait en forme de triptyque, porté par des voix inimitables.
La Fille de la piscine, Léa Tourret (Gallimard)
L’adolescence dans toute sa crudité et sa grâce hargneuse. Un premier roman plein de promesses.
Vies singulières
Quand j'étais jeune, Norbert Gstrein, traduit de l’allemand par Olivier Le Lay (Grasseet)
Entre Tyrol et Amérique, bien des crimes ont peut-être été commis. Tout le monde est suspect, surtout le narrateur. Fascinants abîmes.
Le Cœur de l'hiver, Dominic Cooper, traduit de l’anglais par Bernard Hoepffner et Catherine Goffaux (Métailié)
Il vit dans une île écossaise, seul avec ses bêtes, le soleil, la pluie et le vent, jusqu’à ce qu’un intrus… Admirable poème du monde et des choses.
Les Petits Personnages, Marie Sizun (Arléa)
Ceux qu’on distingue à peine dans les tableaux… Marie Sizun, dans ce livre superbement illustré, leur donne à tous, entre image et mots, une existence.
Et aussi, venant de paraître…
La Grande Maison, Danièle Pétrès (L’Ourse brune)
Cet éditeur récent publie de minces volumes consacrés chacun à une nouvelle d’une vingtaine de pages. Avec celle-ci, Danièle Pétrès nous revient.
Les salariés d’une « grande maison » de couture sont réunis pour fêter un anniversaire. Elle a quitté l’entreprise, elle revoit ses anciens collègues pour la première fois depuis son départ ; et, parmi eux, « le coupeur de l’atelier flou », avec ses « mains veloutées »… Longues phrases musicales, sinueuses comme des ondulations d’étoffe. Grâce et gravité.
La revue Les Moments littéraires consacre en grande partie son numéro 48 à Yves Charnet, auteur singulier d’une œuvre tournant presque intégralement autour de son enfance à Nevers et de son rapport à la mère (Prose du fils, La Table ronde, 1993). Il en parle dans un long entretien avec Gilbert Moreau. Puis, dans les Carnets d’un été détraqué, il évoque le quartier des Batignolles, « la fille du Wepler » et « la vieille dame de Nevers », qui n’est jamais loin…
Ensuite, bientôt, déjà, la rentrée littéraire. Dès les derniers jours d’août, je commencerai à vous parler du nouveau livre de David Lopez (enfin !), de ceux de Claudie Hunzinger, d’Anne Serre, de Carole Fives et de Gaëlle Obliegly. Il y aura aussi des premiers romans, il sera question de jeu d’échecs, de maisons de famille, de Churchill et de De Niro…
Un peu plus tard, au mois d’octobre, paraîtra un livre dont je ne parlerai pas : mon nouveau roman, Faust à la plage, aux éditions Vendémiaire. Pour les fidèles lecteurs de ce blog, voici, en avant-première et avec tous mes vœux pour un bel été, sa couverture.
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Par Pierre Ahnne le 20 Décembre 2021 à 17:58
Comme chaque année à pareille époque, voici quelques livres à lire ou à offrir durant cette période de fêtes. Il a été difficile de les choisir dans les parutions d’une rentrée qui m’a paru riche en belles surprises, et bien faite pour marquer les dix ans de mon blog.
À cette occasion, de nombreux écrivains ont accepté de répondre à la question que je leur avais proposée : Aimez-vous parler de vos livres ? La dernière des contributions sera en ligne cette semaine, et, pendant les longues soirées qui s’annoncent, vous pourrez, si cela vous tente, les relire toutes, sous la rubrique « Parler de vos livres » (ci-contre, colonne de droite). Chacune est différente des autres et bien dans la manière de l’auteure ou de l’auteur. Je suis très heureux de pouvoir vous offrir ce petit panorama grâce au talent et à l’amitié de ces artistes de la plume.
Je les remercie ici, ainsi que vous, bien sûr, pour votre fidélité et votre soutien. Je vous souhaite une fin d’année sereine et revigorante. Nous nous retrouverons début janvier, où mon blog reprendra, pour dix autres années j’espère, son rythme habituel. Vous entendrez alors parler d’Éric Vuillard, de Tonino Benacquista, de Shintaro Ishihara, de Gilles Sebhan et de bien d’autres…
Visions d’aujourd’hui et de demain
Klara et le soleil, Kazuo Ishiguro, traduit de l’anglais par Anne Rabinovitch (Gallimard)
Sous les apparences, palpitantes, du thriller et de la dystopie, le romancier britannique pose subtilement une question profonde : qu’est-ce qui, surtout à l’heure des intelligences artificielles, fait l’humanité de l’humain ?
Quatre heures, vingt-deux minutes, dix-huit secondes, Lionel Shriver, traduit de l’anglais par Catherine Gibert (Belfond)
Très incorrecte (et très drôle), l’écrivaine américaine poursuit sa critique de l’époque. Culte de l’effort physique, culte du moi, cancel culture…, elle mène la satire aux confins de la métaphysique.
Familles
Les Garçons de la cité-jardin, Dan Nisand (Les Avrils)
Portrait d’un (vrai) quartier, tableau (noir) d’une famille populaire : l’ombre de la tragédie plane sur ce beau et prometteur premier roman.
(Voir aussi mon entretien avec l’auteur)
Le Garçon de mon père, Emmanuelle Lambert (Stock)
Fidèle à sa manière virtuose et décalée, Emmanuelle Lambert raconte la vie et la mort de son père tout en esquissant un autoportrait en mouvement.
La montagne et la mer
Okoalu, Véronique Sales (Vendémiaire)
Par la magie du style, Véronique Sales renouvelle le récit d’île déserte et en fait une magnifique méditation sur le temps et le monde.
Au temps des requins et des sauveurs, Kawai Strong Washburn, traduit de l’anglais par Charles Recoursé (Gallimard)
Une famille hawaïenne d’aujourd’hui perturbée par les dons des dieux : malgré ses naïvetés, ce premier roman violent et audacieux se signale en tout cas par son originalité.
La Félicité du loup, Paolo Cognetti, traduit de l’italien par Anita Rochedy (Stock)
Dans ce roman à l’intrigue minimaliste, la montagne est le grand personnage. Des chapitres qui semblent autant de haïkus en composent le portrait ému mais sans lyrisme.
… et un grand peintre
Paul Klee jusqu'au fond de l'avenir, Stéphane Lambert (Arléa)
Racontant l’expérience vécue devant les tableaux de l’artiste suisse, Stéphane Lambert poursuit sa réflexion poétique sur l’art comme passage entre les apparences et leur au-delà.
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Par Pierre Ahnne le 23 Août 2021 à 17:45
Depuis l’enfance, les problèmes d’intervalles ont toujours été pour moi de vrais problèmes. Aussi ai-je compté et recompté. Mais pas de doute : cette rentrée est la onzième pour mon blog, celui-ci a donc bien 10 ans.
C’est en effet en septembre 2011 qu’ont été mis en ligne les premiers articles sur ce qui s’appelait alors La Petite Revue littéraire d’Ahnne et Pétel. Celle-ci proposait déjà des Notes de lecture, ainsi que de courtes Fictions et des Billets sur des sujets divers, mais littéraires. Gilles Pétel, écrivain et ami, ayant renoncé au bout d’un an à poursuivre la complicité dans ce domaine, Le Blog littéraire de Pierre Ahnne continuait tout seul dès la rentrée 2012, toujours avec les mêmes rubriques, auxquelles sont venues depuis s’en ajouter quelques autres. En 2015, changeant de plate-forme et d’adresse, il devenait nouveau. Eh oui.
La moindre des choses est de remercier, une fois de plus, les lecteurs abonnés à la newsletter et les autres, présents dès le début ou arrivés plus tard, pour leur soutien, leurs commentaires, leurs partages sur les réseaux sociaux.
Et puis, naturellement, à tout anniversaire ses fêtes. Pour célébrer celui-ci, des auteurs avec qui j’ai réalisé des entretiens ou à qui j’ai consacré des articles m’ont fait l’amitié de répondre en quelques pages à la question suivante : « Aimez-vous parler de vos livres ? » Dès samedi prochain et tous les samedis pendant plusieurs semaines, vous pourrez lire les textes où chacun s’exprime à sa manière, directe ou plus oblique, sur le sujet.
Pendant quelques semaines aussi, mes Retours en arrière reviendront systématiquement, certains lundis, sur des articles parus il y a dix ans — manière comme une autre de mesurer le passage du temps sur nos goûts et nos intérêts, et ses effets, ou leur absence.
Mais bien sûr il sera aussi question du présent, c’est-à-dire de la célèbre, rituelle et toujours plus estivale rentrée littéraire. Vous entendrez ainsi parler du nouveau et fascinant roman de Kazuo Ishiguro (1), de la belle méditation que Stéphane Lambert consacre à Paul Klee (2), de l’émouvante évocation qu’Emmanuelle Lambert fait de son père (3). Et aussi de l’impressionnant roman de l’écrivaine d’origine géorgienne Nino Haratischwili (4), de l’étrange récit maritime de Mariette Navarro (5), du singulier récit insulaire de Véronique Sales (6), du prometteur premier roman de Dan Nisand (7)…
Et, à mesure que les semaines passeront, bien d'autres titres viendront, certains lundis et tous les mercredis, s'ajouter à cette liste. En espérant contribuer ainsi à embellir encore votre rentrée, que je vous souhaite déjà aussi belle que possible, quelle que soit la rudesse des temps.
P. A.
(1) Klara et le soleil (Gallimard)
(2) Paul Klee jusqu’au fond de l’avenir (Arléa)
(3) Le Garçon de mon père (Stock)
(4) Le Chat, le Général et la Corneille (Belfond)
(5) Ultramarins (Quidam)
(6) Okoalu (Vendémiaire)
(7) Les Garçons de la cité-jardin (Les Avrils)
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Par Pierre Ahnne le 6 Juillet 2021 à 14:44
Voici venu le temps de la pause estivale, qui ne s’interrompra guère avant que paraissent les premiers livres de la rentrée, vers le 19 août.
C’est aussi le temps de rappeler quelques titres, parus depuis le mois de janvier, que je vous recommande spécialement au moment de remplir vos valises.
Je vous souhaite des semaines de repos, de lectures et de sérénité. En septembre, je vous convierai à fêter avec moi le dixième anniversaire de ce blog, auquel je vous remercie d’être si fidèles.
Crimes vrais et faux
Noir Diadème, Gilles Sebhan (Rouergue noir)
Le dernier (mais peut-être après tout pas l’ultime) volume de la série « policière » de Gilles Sebhan, Le Royaume des insensés. On y rencontrera beaucoup de cadavres, comme il se doit. Mais l’essentiel sera, comme toujours, ailleurs — dans le monde des enfants fous ou perdus, qui poursuivent, en marge des adultes, leurs fascinants rituels et leur vraie vie.
La Maison de Bretagne, Marie Sizun (Arléa)
Il y a un cadavre égaré dans cette maison de famille que revient visiter une héroïne vieillissante. C’est cependant surtout de la mémoire, de l’enfance, du temps et de sa fuite qu’il s’agit dans ce roman aux teintes subtiles.
Un lieu de justice, Jean-Paul Honoré (Arléa)
Il est peu question de crimes dans cette exploration du nouveau Tribunal de justice de Paris. Le regard du narrateur-spectateur se fixe sur le minuscule, l’à-côté, le détail des gestes, des tenues et des mots. Poésie et profondeur.
La vengeance m'appartient, Marie Ndiaye (Gallimard)
Maître Susane, l’héroïne, est avocate. Elle défend une infanticide, et sa femme de ménage est sans papiers. Mais, sous ces thèmes dans l’air du temps, la phrase ironiquement parfaite de Marie Ndiaye brode sa musique, et la logique mystérieuse des rêves suit son cours.
Voyager (dans l’espace)
Dans le ventre du Congo, Blaise Ndala (Seuil)
Entre Belgique et Congo, entre 1958 et 2005, sur les traces de Tshala, la princesse perdue… Un roman tourbillonnant, drôle et grave, qui plonge dans les cercles de la mémoire au rythme effréné de la rumba.
Une saison douce, Milena Agus, traduit de l’italien par Marianne Faurobert (Liana Levi)
Un groupe de migrants échoue dans un village de la Sardaigne profonde. De ce sujet périlleux, Milena Agus tire une chronique villageoise drôle, subtile, qui déjoue tous les pièges du moralisme et du mélo : un de ces tours de force dont elle a le secret.
La Rivière, Peter Heller, traduit de l’anglais par Céline Leroy (Actes Sud)
Avec Wynn et Jack, en canoë dans le nord du Canada. À la rencontre de la nature, de la violence, de soi-même… La grande tradition brillamment revisitée.
Patagonie dernier refuge, Christian Garcin et Éric Faye (Stock)
Avec deux écrivains voyageurs, au pays des grands vents et des innombrables histoires. Érudition, nonchalance, attention aux détails apparemment infimes, aux coins perdus et aux figures oubliées. Rêver au bout du monde…
Voyager (dans le temps)
La Nuit des orateurs, Hédi Kaddour (Gallimard)
Avec Tacite et Pline, à la cour de Domitien. Loin des pièges du roman historique comme des impasses de l’actualisation, une belle, captivante et savante mise en scène du combat de la peur et de la littérature.
Hamnet, Maggie O’Farrell, traduit de l’anglais par Sarah Tardy (Belfond)
L’écrivaine irlandaise imagine la vie d’Agnes, femme de Shakespeare, et la mort d’Hamnet, son jeune fils… Ce faisant, elle nous soustrait au temps, pour nous installer, sans effort, dans le mystère des choses et de la présence au monde.
Les Ingratitudes de l'amour, Barbara Pym, traduit de l’anglais par Anouk Neuhoff (Belfond [vintage])
Dans ce roman paru en 1961, l’inégalable Barbara Pym racontait des vies dérisoires avec une délectation communicative. Et faisait de l’art du roman un éloge indirect et ironique.
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