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Quelques lectures pour la fin de l’année 2023
Comme tous les ans et pour la douzième fois sur ce blog, c’est le temps des fêtes. Qu’elles vous soient lumineuses, en dépit du solstice et de tous les autres facteurs obscurcissants.
La rentrée littéraire nous a fait de beaux cadeaux. Parmi ceux dont j’ai parlé ici depuis le mois d’août, en voici quelques-uns pour vos propres tables de chevet ou pour mettre au pied des sapins de celles et de ceux qui vous sont chers…
Une révélation
Horcynus Orca, Stefano D’Arrigo, traduit de l’italien par Monique Baccelli et Antonio Werli (Le Nouvel Attila)
Paru en 1975 et enfin traduit en français, ce monumental chef-d’œuvre récrit L’Odyssée sur fond de Seconde Guerre mondiale. Les mythes, les genres, les langues se mêlent en une grande symphonie poétique.
Gros et grands romans
Ghost Town, Kevin Chen, traduit du chinois par Emmanuelle Péchenart (Seuil)
Un hymne à la mémoire et aux sens, qui est aussi le portrait d’un lieu (Taïwan), d’une famille (les Chen), et une fascinante danse des spectres.
Trust, Hernan Diaz, traduit de l’anglais par Nicolas Richard (L’Olivier)
L’écrivain américain d’origine argentine construit un fantastique labyrinthe narratif, où thriller et satire sociale conspirent à l’éloge de la littérature.
La Vie Nouvelle, Tom Crewe, traduit de l’anglais par Étienne Gomez (Christian Bourgois)
Inspiré par la vie de John Addington Symonds et de Havelock Ellis, précurseurs de la sexologie et des études de genre, le roman de l’auteur britannique fait revivre les débats de l’époque victorienne. Mais il élabore aussi une puissante réflexion sur les rapports du corps et de la société.
Enfances et mémoires
Les Ondes, Isabelle Dangy (Le Passage)
Sidonie cherche à en savoir plus sur son père… Le récit de sa quête croise personnages et thèmes, romanesque et second degré, tandis que la musique mystérieuse des ondes Martenot baigne l’ensemble…
Psychopompe, Amélie Nothomb (Albin Michel)
L’écrivaine française la plus prolifique déploie toute sa grâce et sa fantaisie pour cet autoportrait en oiseau, qui est aussi une longue métaphore de l’écriture.
Histoires de peintres
Le Voyage au Maroc, Nicolas de Staël (Arléa)
Ce petit livre orné de nombreuses reproductions rassemble les textes, en partie inédits, nés du séjour que l’artiste fit au Maroc dans sa jeunesse. Apprentissages d’un peintre qui aurait aussi pu être écrivain…
Le Portrait de mariage, Maggie O’Farrell, traduit de l’anglais par Sarah Tardy (Belfond)
L’écrivaine irlandaise prête à Lucrèce de Médicis, princesse de la Renaissance morte à seize ans, des dons et des goûts pour la peinture. Roman très romanesque et conte ténébreux, son livre laisse le premier rôle aux couleurs, aux lieux et aux choses.
… et aussi
L'Homme au sanglier, Danièle Pétrès (L’Ourse brune)
Les éditions de L’Ourse brune publient de jolis petits livres présentant chacun une seule (longue) nouvelle. Celle de Danièle Pétrès, qui mêle humour et fantastique mélancolique autour d’un tableau imaginaire de Gainsborough, sera, pour une somme modique, un présent plein de charme.
En janvier, je vous entretiendrai de Marie Sizun, de Joseph O’Connor, de Valérie Zenatti et de bien d’autres auteurs…
Illustrations : tableaux d’Anna-Eva Bergman (2, 3 et 4), Hans Hartung (1)
Tags : Quelques lectures pour la din de l'année 2023, D'Arrigo, Chen, Diaz, Crewe, Dangy, Nothomb, Staël, O'Farrell, Pétrès
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