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Critique littéraire, billets d'humeur, entretiens avec des auteurs...

Paroles d'écrivains

www.unjourdeplusaparis.com

 

« Comme on laisse à l’enfant pour qu’il reste tranquille

Des objets sans valeur traînant sur le parquet

Peut-être devinant quel alcool me manquait

Le hasard m’a jeté des photos de ma ville

Les arbres de Paris ses boulevards ses quais

 

Il a le front changé d’un acteur qu’on défarde

Il a cet œil hagard des gens levés trop tôt

C’est pourtant mon Paris sur ces vieilles photos

Mais ce sont les fusils des soldats de la Garde

Si comme ces jours-ci la rue est sans autos

 

L’air que siffle un passant vers soixante dut plaire

Sous les fers des chevaux les pavés sont polis

Un immeuble m’émeut que j’ai vu démoli

Cet homme qui s’en va n’est-ce pas Baudelaire

Ce luxe flambant neuf la rue de Rivoli

 

J’aime m’imaginer le temps des crinolines

Le Louvre était fermé du côté Tuileries

Par un château chantant dans le soir des soieries

Les lustres brillaient trop à minuit pour le spleen

Le spleen a la couleur des bleus d’imprimerie »

 

Aragon, En étrange pays dans mon pays lui-même

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