• Quelques lectures pour la fin de l’année 2022

    photo Pierre Ahnne

     

     

    Voici venu le temps des cadeaux. Comme chaque année, je vous soumets quelques idées, en puisant parmi les livres dont il a été question sur ce blog depuis la rentrée de septembre.

    Merci à tous mes lecteurs fidèles, à qui je souhaite des fêtes lumineuses et des lectures éclairantes.

    En janvier, je vous parlerai des romans de Véronique Sales, d’Éric Faye, de Laurence Cossé, de Lionel Shriver… de bien d’autres.

     

     

    photo Pierre Ahnne

     

     

    Éternelle adolescence

     

     

    Hors classe, un traité d'immaturité, Gilles Sebhan (Plein Jour)

    L’auteur du Royaume des insensés évoque son autre vie, en tant que professeur de lycée. Et mène une réflexion subtile et tourbillonnante sur l’écriture comme art du masque.

     

    L'Effet Titanic, Lili Nyssen (Les Avrils)

    Le premier roman d’une très jeune écrivaine, qui réussit à dire avec des mots nouveaux la vieille mais toujours belle histoire du premier amour.

     

    Crossroads, Jonathan Franzen, traduit de l’anglais par Olivier Deparis (L’Olivier)

    Un groupe de jeunes animé par deux pasteurs très différents, dans l’Amérique de 1971 : tel est le centre et le prétexte de ce magnifique roman, où tout le monde se cherche et cherche Dieu.

     

     

    photo Pierre Ahnne

     

     

    Histoires de la grande histoire

     

    Le Tumulte, Sélim Nassib (L’Olivier)

    L’ancien reporter dans Beyrouth-Ouest assiégée montre le drame libanais à travers le regard d’un individu, et lui donne ainsi une dimension universelle. Superbe.

     

    Ordre de survivre, Julian Semenov, traduit du russe et annoté par Monique Slodzian (Éditions du Canoë)

    L’écrivain russe mort en 1993 connut un immense succès avec ses romans d’espionnage parus à l’époque soviétique. Celui-ci dépeint, avec une précision hallucinée, les contorsions ultimes de l’appareil d’État nazi au moment de son effondrement.

     

     

    photo Pierre Ahnne

     

     

    Nouvelles

     

    L'Été jaune, Mahir Ünsal Eris, traduit du turc par Noémi Cingöz (La Reine Blanche)

    Ils tournent dans la ville et viennent tous se croiser le jour du tremblement de terre… Entre recueil et roman, une construction virtuose pour dire des vies bloquées.

     

    Un fils comme un autre, Eduardo Halfon, traduit de l’espagnol par David Fauquemberg (La Table ronde-Quai Voltaire)

    D’un récit à l’autre, l’écrivain guatémaltèque se raconte et raconte un pays à l’histoire tragique. Vertigineux.

     

     

    photo Pierre Ahnne

     

     

    Et toujours…

     

    Quatuor d'automne, Barbara Pym, traduit de l’anglais par Martine Béquié et Anne-Marie Augustyniak (Belfond [vintage])

    La romancière britannique faisait en 1977 son grand retour avec ce roman, où elle mêle, à sa manière inimitable, humour, pessimisme profond et folie douce.

     

     

    Et encore…

     

    photo Pierre AhnneEn attendant Théo / Ich wàrt uf de Theo, Pierre Kretz, photographies de Jean-Louis Hess (Le Verger)

    Pierre Kretz, qu’on ne présente plus sur ce blog, continue son exploration littéraire des méandres de l’âme alsacienne en proie à l’Histoire. Il le fait cet automne avec ce qu’il appelle lui-même « un ovni littéraire », lequel reprend pourtant en partie le modèle de Je suis une méchante femme (Éditions du Tourneciel, 2016, voir ici) : texte bilingue sur deux colonnes (français/alsacien), illustrations (dues ici à Jean-Louis Hess, enseignant à l’Université de Strasbourg et photographe).

    Toujours comme celui du livre de 2016, et comme le titre, en forme de clin d’œil, l’annonce ici, le texte est un monologue auquel ne manque plus que la mise en scène. Sepp (= Joseph, en alsacien), guette, à la sortie du « Super U », l’arrivée de son petit-neveu Théo, qui doit l’aider à rapporter chez lui ses courses. Mais « celui-là, il n’est jamais à l’heure ». En attendant celui qui (je ne déflore rien) n’arrivera pas, le vieil homme ressasse ses souvenirs. Ce ne sont plus, comme dans Vies dérobées (Le Verger, 2019, voir ici) ceux de la Seconde Guerre mondiale, mais ceux d’une autre guerre, encore plus difficile à mettre en mots : les belles images en noir et blanc de Jean-Louis Hess, paysages, rues et visages d’Algérie, soulignent, par leur contraste avec des propos ancrés dans la vie villageoise alsacienne, l’absurdité du drame qui a en partie dérobé l’existence de ce héros-ci.

    Il y a, comme toujours chez Kretz, un secret inavoué qui sera enfin dit. Il y a, surtout, une voix, et un ton décidément inimitable : humour, fausse naïveté, émotion retenue. La poésie de l’alsacien, d’autant plus séduisante pour le non-pratiquant que je suis moi-même, achève de faire de ce mince volume un élégant et émouvant cadeau possible.

     

     

    Et enfin…

     

    Mon dernier roman, Faust à la plage, est paru en octobre aux éditions Vendémiaire. L’histoire d’uneéditions Vendémiaire rencontre avec le diable peut aussi faire un bon présent le soir de Noël...

    Pour en savoir plus, voir par exemple ici.

     

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