• photos Pierre Ahnne

     

    « Il se dirigea vers les chevaux de bois, parc pour les cauchemars des enfants et pour la paresse somnambulique de ceux qui les accompagnent, venant à cette heure — les inusables quatre heures de l’après-midi — de vagabonds, de bonnes sortant du bain, emprisonnant les mains de bandes d’enfants qui contemplent avec des yeux énormes la brillantine de qualité inférieure que le soleil déverse sur les redingotes. »

     

    José Lezama Lima, Paradiso

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  • photo Pierre Ahnne

     

    « On n’a jamais la vie qu’il faudrait avoir. C’est trop court ou c’est trop long. Elle est morcelée, divisée ; chacun en possède un morceau. On est chez l’un et chez l’autre. Je dois m’approcher de mon voisin pour me reconnaître et si, brusquement, on se prend d’amitié pour lui, c’est parce qu’on se retrouve à découvert, déjà connu. Mais où est celui qui tient le tout, à qui appartient l’ensemble ? »

     

    Jean Cayrol, Les Corps étrangers

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  • achetezdelart.com

     

    « Quand elle aura les pieds sur ma pierre tombale, elle pensera : "Maintenant je marche sur les ossements de ce vieillard en enfance", mon esprit vivra, je ressentirai tout le poids de son corps, j’aurai un peu mal, sentant la douceur de velours de la plante de ses pieds. Même mort j’aurai conscience de cela. Il n’est pas possible qu’il n’en soit pas ainsi. »

     

    Junichiro Tanizaki, Journal d’un vieux fou

     

    Illustration : gravure de Tsuchiya Koitsu

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  • montresanciennes.blogspot.fr

     

    « Il prit son père dans ses bras et le porta sur le lit. Il éprouva un sentiment d’épouvante quand il s’aperçut, au cours des quelques pas que dura le transport, que le père, contre sa poitrine, jouait avec sa chaîne de montre. Il ne put le coucher tout de suite tant le vieillard se cramponnait à cette chaîne. »

     

    Kafka, Le Verdict

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  • photo Pierre Ahnne

     

    « Une charrette traînée par des bœufs a paru dans la place et s’est arrêtée devant le portail. Un mort était dessus. Ses pieds pâles et mats, comme de l’albâtre lavé, dépassaient le bout du drap blanc qui l’enveloppait de cette forme indécise qu’ont tous les cadavres en costume. »

     

    Flaubert, Par les champs et par les grèves

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