• Journaux et nouvelles

    Journaux et nouvelles

     

     

    Après les diaristes suisses (n° 43, voir ici), puis belges (n° 45, voir ici), Les Moments littéraires (Revue de l’écrit intime) consacre son numéro 49 aux diaristes libanais.

     

    Dans une passionnante et savante préface, Karl Akiki, de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, rappelle à grands traits l’histoire complexe du pays, des Phéniciens au mandat français, à l’indépendance (1943), puis aux diverses tragédies qui ont suivi. Il retrace surtout l’histoire de la francophonie au Liban, « exception culturelle » fondée sur des rapports qui se tissèrent dès le XVIe siècle, et qui prirent une dimension supplémentaire avec les voyageurs romantiques – Chateaubriand, Lamartine, Nerval... Le préfacier esquisse enfin un panorama de la littérature libanaise francophone, du début du XXe siècle à nos jours, sans négliger le théâtre ni la bande dessinée.

     

    Suivent des fragments de journaux ou des journaux écrits pour l’occasion par divers auteurs, connus ou moins connus, qui disent tous, entre autres choses, la difficulté d’être libanais. On retrouve parmi eux Sabyl Ghoussoub, dont j’ai déjà parlé (voir ici) sur ce blog (« J’ai horreur des journaux intimes »). Selim Nassib livre une partie du journal tenu pendant la rédaction de son magnifique roman Le Tumulte, paru à la rentrée 2022, et dont j’ai longuement dit tout le bien que j’en pensais (voir ici).

     

     

    Journaux et nouvelles

     

     

     La revue Pourtant est plus jeune. Née en 2020, elle n’en est, pour cause de pandémie, qu’à son numéro 5, consacré, comme les autres, à la nouvelle et à la photographie. Formule originale, qui juxtapose « histoires brèves » et séries d’images invitant souvent à rêver des histoires.

     

    Ce qui se révèle particulièrement adapté s’agissant d’un numéro sous-titré Je mens – tant il est vrai que l’image triche d’autant plus volontiers avec la vérité qu’elle est censée montrer le réel.

     

    Les mensonges, Gilles Bertin, directeur de la publication, nous rappelle ce qu’en disait saint Thomas d’Aquin. Pour lui, il en existait de trois catégories : « l’officieux, que l’on commet pour le salut ou dans l’intérêt de quelqu’un ; le pernicieux, que l’on produit par méchanceté ; le joyeux, qu’on fait pour s’amuser ». Les textes qui suivent explorent les trois genres, selon des modalités et des ruses variées.

     

    On relèvera en particulier le très beau récit de Danièle Pétrès, Silverstone, qui évoque la grande vieillesse et la figure paternelle sur un ton grinçant et dépourvu d’états d’âme, démenti par un rythme battant la chamade. Le texte se termine par ces mots : « Parfois je mens. Et parfois pas ».

     

    P. A.

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    Tags Tags : , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :