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Par Pierre Ahnne le 30 Août 2016 à 18:29
« Ayant pris goût à cette discipline complètement nouvelle pour moi, je sortis bientôt en pédalant du Marché aux pigeons par la Schaumburgerstrasse pour aller sur la Grand-Place et, après deux ou trois circuits autour de l’église paroissiale, pour prendre la décision audacieuse et, comme il allait bientôt apparaître, la décision fatale, d’aller sur le vélo que je maîtrisais déjà, comme je le croyais, d’une façon carrément parfaite, rendre visite à ma tante Fanny qui vivait à trente-six kilomètres de là, près de Salzbourg, dans un jardin planté de fleurs, soigné avec amour, un amour petit-bourgeois, et faisait les dimanches des escalopes panées qui étaient un régal. »
Thomas Bernhard, Un enfant
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Par Pierre Ahnne le 12 Juillet 2016 à 18:36
« Le monde devenait de plus en plus vaste, de plus en plus lumineux ; il s’étendait de plus en plus loin au fur et à mesure que le voyageur avançait. Partout où le portaient ses pas, des milliers et des milliers de créatures étaient dans l’allégresse. »
Adalbert Stifter, L’Homme sans postérité
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Par Pierre Ahnne le 28 Juin 2016 à 18:56
« Il y eut un sursaut général. L’horreur se peignit sur tous les visages.
"Redemandé ! s’écria M. Limbkins. Remettez-vous, Bumble, et répondez-moi clairement. Dois-je comprendre qu’il a demandé un supplément, après avoir mangé le dîner alloué par le règlement ?
— Oui, Monsieur, répondit Bumble.
— Ce garçon finira au gibet, dit le monsieur au gilet blanc. Je suis certain qu’il finira au gibet". »
Dickens, Les Aventures d’Olivier Twist
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Par Pierre Ahnne le 21 Juin 2016 à 19:06
« Il y a quelque chose qui boite légèrement dans l’univers. Et rien ne sert de mettre une cale idéologique à cette machine branlante, de glisser une étoile sous le pied de la table, le code Napoléon sous le talon de l’inconnu, nul ne peut compenser la claudication perpétuelle de la vie. Tout d’un coup quelque chose se détraque dans le visage le plus pur. Attention à la raison, mon cher ami : cela bascule. »
Aragon, La Défense de l’infini
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Par Pierre Ahnne le 14 Juin 2016 à 19:03
« Et le plus bizarre, c’est que je l’ai tout d’abord pris pour un monsieur ! Heureusement que j’avais mes lunettes ! Cela m’a permis de reconnaître que ce n’était qu’un nez. Je dois vous dire que je suis myope : vous êtes là devant moi, mais je ne vois que votre visage, sans distinguer ni votre nez ni votre barbe. Ma belle-mère, j’entends la mère de ma femme, a, elle aussi, la vue faible. »
Gogol, Le Nez
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