• Pierrette Fleutiaux a publié de nombreux livres dans des genres divers : nouvelles (Métamorphoses de la reine, Gallimard, 1985, Goncourt de la nouvelle), romans (Nous sommes éternels, Gallimard, 1990, prix Femina, Des phrases courtes, ma chérie, Actes Sud, 2001), des récits (Bonjour, Anne, Actes Sud, 2010)…

     

    L'enfance, le rapport au monde ici et maintenant ou dans des civilisations lointaines, (voir L’Expédition, Gallimard, 1999), et plus récemment la transmission au féminin, les relations familiales, le couple, sont parmi les thèmes essentiels de son œuvre. Sa prose précise et nerveuse les explore dans un souci obsédant de lucidité.

     

    Son dernier livre, Loli le temps venu, est paru en octobre 2013 aux éditions Odile Jacob. Il explore le lien grand-mère/petite-fille et les rapports que ce lien engage avec l’espace et le temps.

     

    Entretien avec Pierrette Fleutiaux

     

      

    Comment en êtes-vous venue à écrire ?

     

     Je suis née dans la Creuse, où j’ai grandi dans les années 40. Peu de distractions, éducation austère. Mais dans ma famille la lecture était totalement libre. Mon père était directeur de l’École normale, où il y avait une vaste bibliothèque dans laquelle je pouvais puiser à ma guise. J’ai alors contracté la passion de la lecture. Et quand on aime lire, il y a un moment où on a envie d’écrire… Mon premier roman, je l’ai écrit à six ans. Il faisait une demi-page. Mais j’en étais très fière ! Ensuite, j’ai continué.

     

     Comment écrivez-vous ?

     

     On pourrait dire que j’ai parcouru les grandes étapes de l’histoire de l’humanité : j’ai commencé à la main, puis, dès que j’ai pu, je me suis acheté une petite machine à écrire ; enfin, mon premier Mac reste un souvenir éblouissant. Il y avait une publicité qui montrait de beaux jeunes gens à vélo sur des campus américains, avec leur Mac dans leur sacoche, c’était tout ce qui me séduisait à l’époque !...

     

     Écrire, est-ce pour vous un travail ?

     

     Non. J’essaye de temps en temps de m’en convaincre, car ça fait plus sérieux. Mais j’écris depuis des années et je gagne moins, à l’heure de travail, qu’une femme de ménage. À l’école, à l’université, en France de façon générale, on a entretenu l’idée que la littérature était une activité gratuite.  Il a fallu que j’aille aux Etats-Unis pour commencer à penser qu’on pouvait gagner sa vie avec ses livres.

     

    Par ailleurs, si par « travail » vous entendez quelque chose de contraignant ou qui demande un effort, je dirais qu’il s’agit d’un travail d’artisan : fignoler une phrase, un personnage… Même si ça représente beaucoup de boulot c’est une activité plaisante. Mais pour accéder à ce plaisir d’artisan, il faut que le roman soit déjà bien installé dans sa tête, et là on touche à quelque chose d’étrange, de mystérieux, qui n’a rien à voir avec rien.

     

    Le plus pénible, c’est tout ce qu’il y a autour de l’écriture. Le livre sort. Aura-t-il de la presse ? Les salons du livre sont intéressants parce qu’on y rencontre les autres, mais quand il faut attendre le chaland derrière sa pile de livres... !

     

     Y a-t-il des auteurs dont vous vous sentez proche ?

     

     Oh, plein ! Je ne me lasse jamais de lire les autres. Je suis une lectrice très enthousiaste. Comme je fais partie du comité d’administration de la Société des gens de lettres, qui attribue des prix, on m’envoie des livres. Et je constate qu’il y a beaucoup de très beaux livres. Récemment, Sanderling (d’Anne Delaflotte, chez Gaïa, ndlr) m’a transportée. Arden (de Frédéric Verger, chez Gallimard, ndlr) aussi.

     

    Pour ce qui est des écrivains plus anciens, j’ai longtemps considéré qu’en dehors de Beckett, Michaud et Kafka il n’y avait rien. Ça m’est passé, sauf pour ce qui est de Michaud, qui continue à être pour moi un auteur essentiel. Mais il y en a beaucoup d’autres. Je ne suis pas une grande lectrice de poésie mais William Butler Yeats, par exemple, a beaucoup compté pour moi. Je pourrais d’ailleurs aussi bien citer Les Quatre Filles du docteur March (de Louisa May Alcott, ndlr), qui ont enchanté mon enfance, peut-être à cause du personnage de Jo, la plus indépendante, celle qui veut écrire. Tout cela pour moi est à égalité.

     

    Deleuze n’est pas un romancier mais il a été très important aussi. Il disait que la lecture de Sartre avait été, pour lui et les gens de sa génération, « un vent d’air frais » : c’est ce que lui-même a représenté pour moi. De plus j’ai eu la chance de le connaître personnellement. Françoise Héritier aujourd’hui joue un peu le même rôle pour moi. Quelqu’un qui est devant, sur le chemin…

     

     Dans Bonjour, Anne, vous adressant à Anne Philipe par-delà la mort, vous lui dites : « Vous n’auriez pas aimé ces livres où s’épanche le moi ». Exprimez-vous là votre propre réprobation, vous qui semblez pourtant souvent puiser dans votre expérience et dans vos souvenirs ?

     

     Anne était quelqu’un de très pudique. En ce qui me concerne je n’éprouve pas ce besoin de distance. Pourtant je suis fille d’instituteur et petite-fille de paysans, un milieu dans lequel il ne fallait pas se livrer. Ils ont d’ailleurs été très gênés par mes premiers livres. Mais je me suis débarrassée de cette obligation de réserve. Et j’ai le sentiment que ce que je connais le mieux, c’est ce que je perçois par moi-même. Sans pour autant tomber dans la divulgation de ce qui est privé. Mais récemment je me sens moins portée à écrire des romans. Dans le récit, ce qui m’intéresse (mais pas seulement, bien sûr), c’est de sentir la présence de l’auteur.

     

    Encore une fois, il ne s’agit pas pour autant de livrer son expérience brute. Dans un livre comme Des phrases courtes, ma chérie, je parle de la vieillesse d’une femme en maison de retraite. J’ai puisé dans ma propre expérience avec ma mère, mais dans l’écriture comme dans le rêve, il y a un travail de condensation, de déplacement. L’écriture crée un cadre, un espace, dans lequel on ne peut pas tout mettre… C’est ce travail de réorganisation, ce mensonge, en somme, qui fait que c’est accessible à tous. Sans cela on serait dans le domaine du pur témoignage.

     

     Qu’il s’agisse de parents et d’enfants ou de relations d’un autre type, le thème de la transmission joue un rôle central dans votre œuvre : pour vous, un écrivain est-il avant tout un passeur, quelqu’un qui transmet ?

     

     C’est vrai que la transmission au féminin est très lacunaire. Je n’ai pas été formée par la lecture d’auteurs féminins. Au lycée, on ne lisait pas de femmes. J’ai dû attendre d’être en fac, et de découvrir les romancières de langue anglaise. D’où l’idée qu’il y avait là quelque chose à faire. D’autant plus qu’avec Anne Philipe j’ai moi-même connu quelqu’un qui, à un carrefour de ma vie, m’a aidée, soutenue. Elle a été ma première éditrice. Mais ce thème de la transmission s’est imposé à partir du moment où j’ai rencontré de jeunes écrivaines. Pendant longtemps on est toujours soi-même une des plus jeunes, puis ça s’inverse, et on se trouve face à la demande de gens plus jeunes que soi. J’ai voulu répondre à cette demande. D’ailleurs comment écrire des livres si on n’a pas ce sens de la transmission ? Il suffit de penser à tous ces auteurs qui nous ont faits : Hugo, même si je ne le lis plus beaucoup, je n’imagine pas le retrancher de ma vie ; il est une espèce de grand-père. George Sand, j’ai besoin qu’elle ait existé…

     

     Vous avez aussi écrit « pour la jeunesse ». Faites-vous une différence entre la littérature tout court et celle qui s’adresse aux enfants et aux adolescents ?

     

     Non. C’est aussi difficile. La seule différence est qu’il y a des choses qu’on ne peut pas mettre dans un livre pour les enfants, parce qu’on ne veut pas les brutaliser. Mais Les Quatre Filles du docteur March dont je parlais tout à l’heure est un roman qui fait partie de mon patrimoine littéraire, tout comme Perlette goutte d’eau (de Marie Colmont, ndlr), cet admirable album du Père Castor. Perlette ne veut pas rester sur son nuage avec ses sœurs, elle se lance dans le vide pour découvrir le vaste monde. Elle manque d’être bue par une vache, travaille avec d’autres à pousser du bois  près d’une scierie, atteint la mer, finit par remonter à son point de départ. Il y a là un certain « féminisme » et en même temps on découvre tout le cycle de l’eau. Pour moi, enfant, il y avait aussi une possibilité d’identification, que la consonance des noms, Perlette / Pierrette, rendait encore plus marquée.

     

     Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

     

     Quand on a un livre qui vient de sortir on n’est pas capable de travailler sur autre chose. Ou alors il s’agit d’idées encore trop vagues pour en parler.

     

    Et puis, on ne sait jamais : peut-être qu’on n’écrira plus ?...

     

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  • Le Dernier Été d'un jeune homme, Salim Bachi (Flammarion)  Je l'avouerai tout de suite : je n'aime pas beaucoup Camus, sa gabardine, sa Peste et ses bons sentiments. Oui, je préfère Sartre, son strabisme, sa pipe et ses mauvaises manières. Et ce n'est pas seulement une question d'accessoires : je ne me risquerai pas sur le terrain philosophique mais j'ai du mal à concevoir que, d'un strict point de vue littéraire, on puisse à La Nausée préférer cette Chute qu'entraîne la seule loi de la pesanteur.

     

    Oh, je suis conscient de n'être pas dans le ton convenable et j'ai honte. Mais justement. S'il n'y avait que Camus… Hélas, il y a aussi l'enthousiasme dont il est l'objet et que la manie commémorative, en cette année où l'on célèbre le centenaire de sa naissance, pousse à une sorte de paroxysme. Comment échapper à ce concert désespérément consensuel où résonne surtout la certitude délectable d'avoir raison, ou, pire encore, la conviction, par un curieux phénomène de projection rétrospective, qu'on aurait eu raison si on avait été là au moment voulu ?

     

    Mais, contrairement à ce que vous pensez peut-être, je suis un garçon large d'idées et qui ne demande qu'à changer d'opinions. Aussi ai-je ouvert Le Dernier Été d'un jeune homme plein d'espoir : peut-être allait-on me faire aimer Camus malgré tout.

     

    Car c'est lui le héros, bien sûr. On est en 1949, il est déjà connu, il se rend au Brésil. Sur le bateau il a la complaisance de se remémorer, sans qu'on sache très bien pourquoi, toute sa vie. Et dans l'ordre chronologique. C'est bien commode. Cette vie défile, en alternance avec quelques conversations entre le commandant et l'écrivain, et les ébats amoureux auxquels celui-ci se livre dans sa cabine  en compagnie d'une jolie passagère.

     

    On constate alors que Salim Bachi a beaucoup lu : Le Dernier Homme (seul livre de Camus que j'admire vraiment, s'il y a des personnes que ça intéresse), tout le reste de l'œuvre, et sans doute une bonne partie de ce qu'on a écrit à propos de l'auteur. D'ailleurs à la fin du récit il reconnaît ses dettes sans manières et remercie beaucoup de monde. Bachi condense très bien toutes ces lectures, c'est un très bon résumé de la vie de Camus jusqu'en 1949. Tout y passe : l'enfance pauvre à Belcourt entre la grand-mère tyrannique et la mère muette, monsieur Germain, monsieur Grenier, la tuberculose, l'engagement… En somme, tout ce qu'on savait déjà, mais très clair, très bien expliqué. On peut recommander l'ouvrage sans réserve aux lycéens que leurs professeurs de français contraignent à étudier L'Étranger ou La Peste, ces valeurs sûres.

     

    D'autant plus qu'il n'est pas seulement question de l'homme. L'œuvre défile aussi, et son auteur n'échappant pas non plus à l'illusion rétrospective, on apprend avec intérêt qu'en enterrant son aïeule les yeux secs il a, adolescent, imaginé "un jeune homme qui, refusant la société et ses simagrées, ne verserait pas une larme à l'enterrement de sa mère" ; qu'au moment de la Guerre d'Espagne il y a vu, jeune homme, "les symptômes même d'une infection généralisée qui prendrait bientôt des proportions apocalyptiques. On l'appelait Peste dans l'Antiquité". L'auteur du roman lui-même en remet une couche, faisant dire en 49 à son héros : "Ne prenez jamais seul un pont la nuit", et "Les plongeons rentrés laissent parfois d'étranges courbatures" ; s'il le mène en voiture "sur les routes sombres et encombrées" de l'Exode, c'est surtout pour lui permettre de glisser : "Je n'ai jamais aimé la vitesse", subtile allusion post-prémonitoire à l'accident qui lui coûtera un jour la vie.

     

    Tout cela est émaillé de sentences philosophiques dignes de l'auteur de Sisyphe ("Chaque homme est condamné à mort, mais chaque homme vit dans l'ignorance") et de jugements sans appel portés par lui sur Sartre, bien sûr, mais aussi sur Céline qui n'a "pas de style"… Bref, tous les mal-pensants en prennent pour leur grade.

     

    Et en ce qui concerne le style, justement, Salim Bachi, c'est bien logique, prend exemple sur son modèle. L'écriture est lisse et correcte que c'en serait désespérant si elle n'était relevée de temps à autre par des élans de poésie : "L'herbe sombre s'accrochait à une terre ocre qui, soulevée par le bus, créait un halo opaque autour de nous, voilant le soleil qui écrasait la campagne rendue noire par cette averse de lumière" ; "Un soleil radieux illumine la mer. Celle-ci, apaisée, déroule à l'infini un tapis d'émeraudes"… C'est beau. Et on voit bien qu'Albert n'était pas un intellectuel constipé : "La caresse chaude du soleil sur mon corps", dit-il encore, "la lumière qui goutte entre les cyprès, les eucalyptus, le vent dans les lentisques et les parfums iodés de la mer me rappellent Christiane Galindo, qui, chaque nuit, me prend dans ses bras". Et Dieu sait qu'elle n'est pas la seule… Charme, succès, talent, amour du genre humain, cet homme avait tout ce qu'il convient d'avoir. On s'en doutait. Je n'ai pas changé d'avis.

     

    P. A.

     

    photo http-_userserve-ak.last.fm_serve

     

    Ce texte est paru une première fois le 11 octobre 2013 sur le site du Salon littéraire

     

     

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  •  Des livres dont je n’ai pu parler cet automne mais que je vous recommande chaudement en cette période qu’on dit « de fête », soit que vous les déposiez sous un arbre soit que vous les savouriez au coin d’un âtre…

     

    Quelques lectures pour la fin de l’année

    photo Pierre Ahnne

     

     

     

    Pierre Bergounioux, Le Style comme expérience (L’Olivier)

     

    Le grand sujet de Bergounioux, décidément, c’est l’origine. Celle, ici, plutôt que du style à proprement parler, de la littérature, liée à la division du travail dans les sociétés de classes. L’admirable prosateur nous raconte en 70 pages cette naissance et la lente émancipation qui s’est ensuivie, depuis Homère jusqu’à Faulkner.

     

     

     

    Alain Blottière, Mon île au trésor (Arthaud)

     

    Au cours de l'entretien qu’il a accordé à ce blog, Alain Blottière parlait de ses lectures d’enfance et de l’importance qu’elles avaient eue dans sa formation d’écrivain. Son trésor est une histoire vraie et son île existe sur un lac authentique au fond du désert de Libye. Mais à se plonger dans ce récit d’une quête à travers des lieux improbables et superbement évoqués, on retrouve toute la magie des premiers bonheurs de lecture. Et cette recherche d’un trésor qui ne cesse de se dérober pourrait bien être aussi une métaphore de la littérature elle-même.

     

     

     

    Maryline Desbiolles, Vallotton est inadmissible (Seuil)

     

    En longues phrases souples et nerveuses, Maryline Desbiolles décrit les tableaux de Vallotton, s’efforçant de reconstituer la violence qui les habite : violence d’une peinture qui tue le modèle, le réduit à des aplats de couleurs brutales et, « par soustraction », « par abstraction », semble s’acheminer vers le vide.

     

     

     

    Éric Faye, Somnambule dans Istanbul (Stock)

     

    Éric Faye nous le disait récemment, lui aussi sur ce blog, « la mélancolie des lieux » est pour lui un des éléments déclencheurs de l’écriture. Qu’il s’agisse d’Istanbul, des cités interdites de l’ancien empire soviétique, de la Sibérie, du Groenland ou du Japon, les endroits qu’il évoque paraissent tous au bord du monde. On est pris d’un léger vertige à les parcourir avec lui, au gré d’une prose subtile, toute de nostalgie et d’humour.

     

     

     

    Pierre Kretz, Le Disparu de la route des vins (Le Verger)

     

    Je ne suis pas amateur de polars mais ce n’est pas un polar comme les autres, et pas seulement parce qu’il se déroule dans une région qui m’est chère. « On n’échappe pas à l’Histoire » nous a dit Pierre Kretz, et en Alsace moins qu’ailleurs. Je ne révèlerai bien sûr pas quel changement de tonalité imprévu transforme une enquête jubilatoire au pays du vin blanc en réflexion sur l’identité et les langues. Mais qu’un héros de roman policier s’exprime uniquement en latin est assez peu courant pour être signalé.

     

     

    Quelques lectures pour la fin de l’année

    photo Pierre Ahnne

     

     

     

     

    J’ajoute que la belle revue Passage d’encres, dirigée par Christiane Tricoit, consacre son numéro # 03 aux transitions, thème tout à fait passionnant envisagé ici sous toutes ses formes et, comme toujours, magnifiquement illustré.

     

     

     

    Enfin, un petit rappel…

     

    David Malouf, Une rançon (traduit de l’anglais par Nadine Gassie, Albin Michel)

     

    Je ne me lasserai pas de le redire : le roman de David Malouf, réécriture du dernier chant de L’Iliade où une réflexion sur l’art du récit et une méditation sur le temps se mêlent dans une rayonnante et trompeuse simplicité, est peut-être le grand roman de cette rentrée littéraire.

     

    P. A.

     

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